Joël forme au métier de neurotérapeuthe, qui n’existe pas encore en France, basé sur l’utilisation de deux techniques que sont le neurofeedback et le biofeedback. Ces techniques rependues aux Etats–Unis et au Canada, sont émergeantes en France

Son objectif actuel est de rendre sa formation certifiante et donc de déposer un référentiel au RNCP Registre National de la Certification Professionnelle. Il m’a demandé si je pouvais travailler avec lui et son équipe sur ce sujet. J’ai été très transparente : je ne suis pas une experte dans ce domaine, mais je crois vraiment à l’intérêt de ce qu’il souhaite mettre en place et à ses motivations profondes.

En effet, le métiers de neurothérapeute est nouveau en France, il a déjà deux promotions qui se sont professionnalisées, une troisième est en cours de formation. C’est un expert dans son domaine, il a une longue expérience et souhaite créer une certification basée sur une formation solide et apporter un cadre règlementaire à ce nouveau métier avant de transmettre son organisme de formation et de prendre enfin une retraite bien méritée.

J’apprécie ses nobles motivations. Son but n’est pas, comme souvent, d’accéder au CPF Compte Personnel de Formation afin d’aller puiser dans la tirelire des personnes qu’il va former. Il n’en a nul besoin, ses formations se remplissent sans aucune publicité.

Nous avons donc décidé de préparer le dépôt de certification au RNCP ensemble malgré la distance qui nous sépare. En effet, Joël est à Toronto, Kamel à Paris et moi dans le sud de la France. Nous travaillons à trois. Joël dirigeant de l’organisme de formation, Kamel, ingénieur pédagogique et moi, spécialiste de la qualité en formation professionnelle, en intelligence collective et c’est tout à fait passionnant.

Nous nous motivons, nous construisons, nous avançons ensemble vers un but précis. Je réalise une veille sur le côté règlementaire du RNCP, nous suivons les webinaires, réunions et formations qui peuvent nous aider dans notre démarche. Je relis les écrits.

Comme je ne connais pas cette discipline, cela nous permet de nous assurer que les référentiels peuvent être compris par des néophytes et d’éviter le jargon technique. C’est un gros travail de construction des référentiels mais cela permet aussi de réfléchir et de construire des fondations solides pour une certification qui se veut claire, exigeante et rigoureuse. Nous avons prévu de déposer le référentiel à la rentrée prochaine. C’est une démarche qui requière beaucoup de patience. En effet, la construction des référentiels prend du temps, ensuite il faut que le dossier soit recevable et qu’il soit instruit, soit au minimum 7 mois d’attente après le dépôt du dossier, si tout se passe bien, sachant que seulement 25 % des dossiers sont validés.

• Analyser le marché et ses opportunités professionnelles
• Analyser deux cohortes au minimum
• Rédiger la note d’opportunité
• Rédiger un référentiel d’activité
• Rédiger un référentiel de compétences
• Rédiger un référentiel d’évaluation
• Prévoir les modalités de certification et le contrôle
• Penser aux passerelles et à la VAE
• Ne pas oublier l’accueil des personnes en situation de handicap et le RGPD
• Tout ceci dans un langage clair et concis tout en évitant le jargon technique !

Une précision est nécessaire, il existe deux registres permettant de faire enregistrer un référentiel. Le Registre Spécifique qui est réservé aux référentiels de compétences transversales (langues, informatique, création d’entreprise…) Le Registre National de Certification Professionnelle qui permet d’enregistrer les référentiels de compétences permettant d’exercer un métier. C’est France Compétence qui gère ces registres et les procédures de dépôt et d’examen des référentiels. Ils ont récemment sorti un document très complet et indispensable à lire avant de se lancer dans le projet : le Vademecum sorti en juillet 2022.